Article sans titre
Le petit poucet
Et la fille de l’ogre
Perdu avec ses six frères dans la forêt, le Petit Poucet se débrouille pour qu’ils passent la nuit dans une maison. Hélas, il ne savait pas que c’était la maison de l’ogre ! Lorsqu’il le comprend, il ne ferme pas l’œil de la nuit. L’ogre a sept filles très charmantes. La cadette remarque que ce petit invité ne dort pas. Elle quitte son lit et vient s’assoir à son chevet.
-Tu n’as pas sommeil ?
Moi, c’est pareil !
Chuchote-t-elle.
Le petit Poucet lui sourit et dit :
-Le sommeil me fuit
Car je réfléchis.
La voix de l’ogre se fait entendre, elle est si terrible que les parois tremblent :
-J’entends des voix, femme
Va aiguiser ma lame
Que je puisse égorger
D’un coup sec
Le petit canard
Tellement bavard
Et lui clouer le bec.
C’est que le mangeur d’enfants cherche un prétexte pour ôter la vie aux sept garçonnets et en faire le repas du lendemain. Mais, il ne peut le faire ouvertement car il a promis à sa femme de ne plus faire du mal aux petits humains.
-Tes bourdonnements d’oreille
Gâchent ton sommeil
Tu prends tes ronflements
Pour d’autres sons !
C’est ton dîner glouton
Qui te donne des hallucinations.
Il grommelle et ferme l’œil. Sa femme, qui a bon cœur, tremble pour les sept petits perdus et souhaite que le jour se lève sans que son méchant mari ne leur fasse aucun mal.
La toute petite ogresse et le Petit Poucet retiennent même leur respiration en écoutant ce qui se dit.
Puis, la fillette fait signe au garçonnet de quitter son lit et ils sortent sans bruit. Les voilà dans la forêt, pas trop loin de la maison.
-Tu vois, je n’avais pas tort
Ton père veut notre mort !
-Mon père est un ogre, c’est clair
Il se nourrit de chair
Et si ce n’était ma mère
Vous auriez été son dessert !
Le Petit Poucet recule d’un pas :
-Et toi, qui est sa fille
Même si tu parais gentille
Rien ne me dit, moi
Que tu ne me croqueras pas !
La fillette répond, vexée :
-Mais, réfléchis, petit homme
Haut comme trois pommes
Si j’étais telle que lui
Pourquoi aurais-je quitté mon lit ?
Pourquoi serais-je venue à ton chevet,
Je t’aurais croqué sans te parler !
L’ogre n’a pas été dupe des remontrances de sa femme. Il a fait semblant de dormir et dès que celle-ci s’est assoupie, il a quitté son lit et il est sorti, orienté par le petit bruit des voix chuchotant dans la nuit.
Les deux petits se sentent transportés en l’air par une force phénoménale, c’est que le terrible géant les à soulevés à portée de son visage, les tenant chacun par le cou. Quand ils voient sa face hideuse défigurée par la colère, ils sont prêts à s’évanouir de terreur.
L’ogre :
-Oh ! oh ! Le petit homme maigrichon !
Avec ma cadette devant la maison !
Je vais vous égorger tous de ce pas….
Sa fille l’interrompt :
-Non, papa ! ne fais pas ça !
L’ogre :
-Tais-toi, toi !
Tu auras affaire à moi
Dès que j’en aurai fini
Avec ces sept petits
Ils seront à coup sûr
Mon repas de midi !
Sa femme, ayant le sommeil léger, a couru réveiller ses fillettes et les garçonnets. Ils se ruent tous sur l’immense géant et le terrassent en un instant. Le voilà ligoté.
Le Petit-Poucet lui saute sur le ventre et dit :
-Merci à vous tous, frères et amies !
Il nous faut partir d’ici
Même au milieu de la nuit !
Vite, frères ! quittons
Cette dangereuse maison !
La cadette des filles de l’ogre avance et dit :
-Je vous accompagne, amis !
Je connais la forêt sur le bout des doigts
Et je ne m’y perds pas, moi !
-Merci, disent-ils tous.
L’ogre fait semblant d’être évanoui pour qu’on l’oublie et qu’on ne se moque pas de lui.
A l’aube, le petit Poucet et sa compagnie sont devant les grandes portes du palais royal.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 54 autres membres