AGARTHA
Errante de l'azur déchiqueté
Amante d'une étoile chauffée à blanc
Jalousée par les naines, adulée
Par la lune de mon firmament
Mère minérale, océan de vie
Abritant vos rêves dans mes nids
Et versant mon éther sur vos douleurs
M'accrochant à la danse céleste
Fière de vos rires et de mes couleurs
Depuis que l'aube de votre humanité
Succéda à la nuit de mes temps
Commença ma géhenne mais
Je ne l'ai compris que maintenant !
Hommes ! j'ai mal au ventre !
Vous me nourrissez de sang
Vous me servez des pleurs
D'enfants en cadavres hachés
Des cœurs d'acier à grignoter
Des plats poivrés aux malheurs
Des gémissements pour dessert
Et le pire, c'est que vous croyez bien faire !
J'ai honte d'avoir misé sur vous
D'avoir versé l'eau de mon ciel
Sur vos visages de loups
Sur vos cœurs de fiel
Hommes, chaque matin, mon étoile
Pose sa lumière en doux baiser
Sur les fronts de toute l'humanité
Et vous vous levez, ragaillardis
Hélas ! vous écrasez la libellule
Qui voltigeait, crédule
Pour fêter votre réveil
Et vous épaulez votre haine
Et se meurt l'abeille
Et tarissent mes veines…
L'eau de mon ciel a un goût de souffre
Les roses se plaignent de la rosée
Elle irrite les pétales, elle sent mauvais
Les pommes enflamment vos gosiers
Ma mer est un terrible gouffre
Où vos marées noires dessinent vos repères
Votre vie est une sale guerre
Dont je n'ai que faire !
Laissez-moi à ma ronde, à ma transe
Autour de mon soleil déçu
Je veux regagner son estime
Redevenir sublime
Retrouver mon bleu qui a viré au gris
Revoir mes abeilles et reconstruire mes nids
De vous, je ne veux plus !
Gaïa ! je suis Gaïa ! non ! je ne le suis pas !
Je suis la douce Agartha
Couverte d'ivraie mais plus pour longtemps
Je vous catapulterai en un rien de temps
Hors de moi, hors du temps
Alors ma vie intérieure s'épanouira
Et de mes entrailles jaillira
Une humanité digne de moi.
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