Confidences à la page blanche
Page blanche, je viens à toi dans le plus grand secret,
Te parler de ma Tunisie d'aujourd'hui
Souviens-toi, je t'avais dit que mon beau pays
Etait terre de raison, de paix et de liberté
Ma verte Tunisie, ma princesse des milles et une nuits
Grotte d'Ali-Baba
Chaperon ingénu, ne croyant pas au loup
Jusqu'à ce qu'il plante ses crocs dans son cou
Et boive notre sang…notre sang vert
Qui fera exploser ses veines
Page blanche, je n'ai pas de haine
Mais un immense mépris
Envers le loup qui n'a pas compris
Que le chaperon ingénu
Ne le sera plus, à partir d'aujourd'hui
Non ! page blanche ! ne me demande plus
De te couvrir de poèmes
Pour chanter papillons et coccinelles
O écriture chérie, ma plume est blême
Elle se rebelle, elle me trahit
O page blanche, immaculée
Sais-tu que je ne dors plus
J'essaye de réfléchir
A u devenir
Que dire…
Dis-moi, page amie
Que dire, demain
A l'enfant qui fera le dessin
D'un agent de police souriant
Pour conjurer le sort ?
Non !
Je ne peux plus dire, comme avant :
« Oui, mon enfant, ton dessin est beau
Le gendarme te protège des voleurs »
Comment m'empêcher de déchirer le dessin
En criant : « Non ! le gendarme protège les voleurs !
Dessine un soleil dont chaque rayon est un tunisien
Dessine un drapeau blanc, blanc même s'il est rouge de sang"
Page blanche, ma Tunisie est rouge
Rouge de sang
Rouge colère
Rouge de honte
Oui, j'ai honte
D'avoir un jour applaudi
Pour dire « Oui »
au loup déguisé en tendre père
Maintenant, il ne pourra plus
Me regarder dans les yeux
Son masque est tombé, il est nu
Et tous les chaperons de ma Tunisie
Marcheront sur son corps de loup.
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