Les vers se versent en averse

Les vers se versent en averse

Confidences à la page blanche

Page blanche, je viens à toi dans le plus grand secret,

Te parler de ma Tunisie d'aujourd'hui

Souviens-toi, je t'avais dit que mon beau pays

Etait terre de raison, de paix et de liberté

Ma verte Tunisie, ma princesse des milles et une nuits

Grotte d'Ali-Baba

Chaperon ingénu, ne croyant pas au loup

Jusqu'à ce qu'il plante ses crocs dans son cou

Et boive notre sang…notre sang vert

Qui fera exploser ses veines

Page blanche, je n'ai pas de haine

Mais un immense mépris

Envers le loup qui n'a pas compris

Que le chaperon ingénu

Ne le sera plus, à partir d'aujourd'hui

Non ! page blanche ! ne me demande plus

De te couvrir de poèmes

Pour chanter papillons et coccinelles

O écriture chérie, ma plume est blême

Elle se rebelle, elle me trahit

O page blanche, immaculée

Sais-tu que je ne dors plus

J'essaye de réfléchir

A u devenir

Que dire…

Dis-moi, page amie

Que dire, demain

A l'enfant qui fera le dessin

D'un agent de police souriant

Pour conjurer le sort ?

Non !

Je ne peux plus dire, comme avant :

« Oui, mon enfant, ton dessin est beau

Le gendarme te protège des voleurs »

Comment m'empêcher de déchirer le dessin

En criant : « Non ! le gendarme protège les voleurs !

Dessine un soleil dont chaque rayon est un tunisien

Dessine un drapeau blanc, blanc même s'il est rouge de sang"

Page blanche, ma Tunisie est rouge

Rouge de sang

Rouge colère

Rouge de honte

Oui, j'ai honte

D'avoir un jour applaudi

Pour dire « Oui »

au loup déguisé en tendre père

Maintenant, il ne pourra plus

Me regarder dans les yeux

Son masque est tombé, il est nu

Et tous les chaperons de ma Tunisie

Marcheront sur son corps de loup.

 

 

 



30/08/2011
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