L'orphelin
En lui, les souvenirs ont tari
Le jour où sa mère a quitté la vie
C'était un jour éventré
Que le temps a mal ponctué
C'était peut-être un an
Entassé en vingt-quatre heures
C'était peut-être un instant
Dilaté par l'énorme malheur
Sur la blanche tombe, une date
Qu'il regarde en se voyant la regarder
Il voudrait la falsifier, l'effacer
Il caresse le marbre de ses mains moites
Et se sent couler dans son sablier
N'ayant pas le pouvoir
De réécrire l'histoire.
Le corps d'une mère meurt
Même s'il a donné la vie
Mais son cœur transperce le temps
Le traverse en sens inverse
Pour soutenir l'enfant
Qui ne sait plus lire l'heure
Sur les cadrans du malheur
Et,
Sur sa joue, l'orphelin
Sent comme un câlin
Il entend même le léger vent
Lui murmurer doucement :
« Le jour où il a cessé de faire jour,
Mon petit, t'a terrassé
Il te faut te relever
Et, imprimer sur les pages des jours
Ta vie en couleurs gaies »
L'enfant ne regarde plus la tombe marbrée
Mais le ciel au bleu illuminé
Il y entrevoit le cordon ombilical
Que le temps, en se rompant
Ne rompra jamais
Celui de l'Amour vainqueur des pierres tombales.
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