La mort du souvenir
Dans une tombe à la blancheur nuptiale Repose cet amour qui m'avait soufflé la vie Et mon cœur qui, aujourd'hui, craquèle Vient tristement se recueillir Au temple des souvenirs… Je le sens qui chancelle Et m'agenouille devant ce tiroir Où des lettres de lui, reliques jaunies Exhalent un bonheur, hélas, flétri ! Je murmure son cher nom Qui vibre et devient larme Que j'essuie doucement. Je lis, ébahie, les mots témoins de sa flamme : Des « je t'aime » et des « mon âme », Des « tu me manques » et des « ma vie » S'alignent en cadavres souriants ; Mort-nés voués au paradis Couverts de leur suaire, ne pouvant Même s'ils l'avaient voulu Ressusciter ce qui est révolu ! A quoi bon, mon cœur ! Relire mon nom tracé par la main chérie Et nos initiales enlacées ! A quoi bon te dire avec quelle passion Il les avait dessinées ! A quoi bon supposer que ses doigts Tremblaient en songeant à toi Lorsqu'il écrivait mon nom et le sien Et les entourait jalousement d'un cœur Et du mot « bonheur » et de quelques fleurs… ! Le papier à lettres est jauni Et le temple sent le ranci. Les reliques sacrées sont envahies Par les mites du temps qui a mis Dans un cercueil ce qui faisait ta vie … Et, dans ce tiroir ouvert Nul miroir du temps où tu t'envolais Sur l'aile d'un mot ou d'une pensée ! Le diagnostic est clair : On ne ressuscite ni les morts Ni les amours qui irriguèrent nos cœurs. Alors, je me relève, ramasse mes rêves Reprends ton glaive mon coeur… Pus de trêve ! avance ou crève !
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