Les vers se versent en averse

Les vers se versent en averse

La mort du souvenir

Dans une tombe à la blancheur nuptiale

Repose cet amour qui m'avait soufflé la vie

Et mon cœur qui, aujourd'hui, craquèle

Vient tristement se recueillir

Au temple des souvenirs…

Je le sens qui chancelle

Et m'agenouille devant ce tiroir

Où des lettres de lui, reliques jaunies

Exhalent un bonheur, hélas, flétri !

Je murmure son cher nom

Qui vibre et devient larme

Que j'essuie doucement.

Je lis, ébahie, les mots témoins de sa flamme :

Des « je t'aime » et des « mon âme », 

Des « tu me manques » et des « ma vie »

S'alignent en cadavres souriants ; 

Mort-nés voués au paradis

Couverts de leur suaire, ne pouvant

Même s'ils l'avaient voulu

Ressusciter ce qui est révolu !

A quoi bon, mon cœur !

Relire mon nom tracé par la main chérie

Et nos initiales enlacées !

A quoi bon te dire avec quelle passion

Il les avait dessinées !

A quoi bon supposer que ses doigts 

Tremblaient en songeant à toi

Lorsqu'il écrivait mon nom et le sien 

Et les entourait jalousement d'un cœur

Et du mot « bonheur » et de quelques fleurs… !

Le papier à lettres est jauni

Et le temple sent le ranci.

Les reliques sacrées sont envahies

Par les mites du temps qui a mis

Dans un cercueil ce qui faisait ta vie …

Et, dans ce tiroir ouvert

Nul miroir du temps où tu t'envolais

Sur l'aile d'un mot ou d'une pensée !

Le diagnostic est clair :

On ne ressuscite ni les morts

Ni les amours qui irriguèrent nos cœurs.

Alors, je me relève, ramasse mes rêves

Reprends ton glaive mon coeur…

Pus de trêve ! avance ou crève !


 

 



29/08/2011
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