Les vers se versent en averse

Les vers se versent en averse

La mère du martyr

Mon enfant, tu as vécu dans mes artères

Tu y as gambadé, chargé de ta mission

Tu m'as gonflée de vie, tu m'as faite mère

Et tu fus mon cœur et ma raison

Tu mourus dans le même sang

Qui coula quand tu vins au monde

Un sang couleur de firmament

Un sang que je n'essuie pas de mes joues

Non ! je ne pleure pas…pas du tout !

Je tiens ton corps contre moib

Et je ne bouge pas. Je m‘imprègne de toi.

Mon petit, ce sein où tu as bu à mon âme

Ne faiblit pas, bien que je sois femme

J'embrasse ton front, j'embrasse ton pied

J'embrasse ta lèvre qui riait

En me mordillant le sein, quand je t'allaitais

Et coule encore mon lait

Dans les veines  du peuple qui te porte

Il coule en déluge et emporte

Le mal qui me rongeait

Et dont tu m'as libérée.

Mon enfant, je n'irai jamais au cimetière

Te pleurer et dire des prières

Ta blanche tombe est inhabitée

Et toi, tu t'es réincarné

Dans tous ces corps qui vivent

Et qui boivent à mon lait

A mon lait couleur d'aurore

Et je ferme les yeux pour te revoir

Dans le berceau de ma naissance

Tu me mis au monde le jour

Où tu m'honoras de ton amour

Qui arrosa ma chair

Repose dans ma terre

Dans mon ciel, dans ma mer

Et dans les étoiles que tu as semées

Au sein de mes nuits d'été.

 



30/08/2011
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