Les vers se versent en averse

Les vers se versent en averse

L’adieu

 

 

O chambre, tes murs se souviennent

O lit, tes cotes brisées me contiennent

O toit, que j’ai si longtemps fixé

Jusqu’à ce que ma douleur t’ait traversé

Souvenez-vous de moi

Même si le silence est votre loi

Parlez !

Dites à celui qui restera ici

Et qui n’est plus mon ami

Comment mes larmes ont respecté le silence

Comment j’ai essuyé seule ses offenses

Comment le bruit de sa clé

Nous faisait brusquement sursauter

Parlez, murs de ma maison

Dites-lui, blanches cloisons

Dites-lui ma fatigue sans témoin

Lui qui ne croit jamais rien

Si vous lui parliez

Peut-être que vous l’ébranleriez !

Murs de ma maison !

Seuls témoins présents !

Derrière les couches de peinture

Vous cachez mes secrets

Ces quelques années d’aventure

Qu’entre vous j’ai passées

Qu’il les lise sous leur vrai visage

Qu’il comprenne !

Extériorisez les images

De mon immense peine !

O murs ! o meubles ! o toiture !

Vous êtes mes seuls témoins

Quand vous berciez  ma torture

Et que chaque coin et recoin

Rendait l’écho du silence lacéré

Je ne savais pas encore

Qu’un jour, je partirai

Maintenant, je sais très fort

Que jamais je ne reviendrai !

Gardez mon souvenir

Même s’il  vous en coûte

Je ne pense pas revenir

J’ai trouvé ma route

Murs froids ! meubles de bois !

Dites à celui qui n’a rien compris

Que vous êtes plus humains que lui !

Quand je promène ma douleur

Quand je lance ma fureur

Contre les impassibles parois

Murs, vous absorbiez mes émois

Souvenez-vous !

L’égale de votre solidité a été ma solitude

L’égale de votre froid a été son attitude

Maintenant, les dés sont jetés

Ai-je perdu ? ai-je gagné ?

Je me laisse bercer par la mer des souvenirs

Pour la dernière fois, puisqu’il faut partir

Je me prends par la main

Fuyant l’inhumain

L’éternel absent

L’horrible présent

Je me tiens dans mes propres bras

Et toi, porte, sésame, ouvre –toi

Laisse passer

Le passé

Laisse-moi sortir

Vers l’avenir

Laisse-moi mourir

Aux souvenirs

Et vous, murs, expliquez-lui

Qu’entre lui et moi, c’est fini.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



04/09/2011
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