Patrie
Je fus la mère de l'enfant prodige
Qui revint bredouille.
Je fus la mère de l'andouille
Qui piqua une niaise colère
Pour cacher sa trouille.
Je fus la belle parée pour sa noce
Couronnée de fleurs d'oranger
Mais ma couronne fut arrachée
Par un vent d'envie féroce.
Je fus l'enfant rieuse et câline
Courant vers l'avenir mais je tombai
Dans un piège au lit d'épines
Et là, s'enterra ma sérénité.
Je suis la mère au cœur colère
Mon enfant m'a trahie
Je suis la fiancée altière
Et j'annule les noces avec celui
Qui a vu souiller ma fleur
En criant au malheur sans plus
Je suis l'enfant qui se relève grand
Et joue aux poupées russes
Dans mes yeux ,une ruse amère
Dans ma marche, un hasard
Qui me mènera bien quelque part
Dans ma tête, un décret
« Ne plus courir, ne plus croire »
Dans mon cœur, un secret
« Le salut est dans une goutte de rosée »
Je vous le dis et vous ne l'entendrez jamais !
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